Cette rencontre, qui vise � renforcer la s�curit� en Am�rique du Nord (gauche am�ricaine, syndicats et altermondialistes contestent sa l�gitimit�), intervient alors que l'Accord de libre-�change nord-am�ricain (Alena ou Nafta en langue anglaise) est l'un des th�mes de la pr�-campagne �lectorale am�ricaine.
� L'administration veut aller plus loin dans l'int�gration r�gionale alors que le bilan de l'Alena n'a rien de satisfaisant �, accuse Jeff Faux, fondateur de l'Economic Policy Institute (EPI), un thinktank tr�s proche des d�mocrates et de la centrale syndicale AFL-CIO.
Le discours de l'expert sur ce th�me ressemble, par bien des c�t�s, � celui qui concerne la � concurrence d�loyale � de la Chine. Selon lui, l'Alena aurait d�truit plus d'un million d'emplois manufacturiers aux �tats-Unis tout en contribuant � ponctionner le salaire moyen hebdomadaire dans l'industrie de 800 dollars. Il affirme aussi que l'Alena n'a pas am�lior� la situation au Mexique.
� On a "vendu" l'Alena aux Am�ricains en leur disant que cela allait fixer les Mexicains sur leur sol, rappelle Jeff Faux. Avec plus de 6 millions de clandestins qui viennent de ce pays, soit un r�sident ill�gal sur deux, on est loin du compte. �
Dans le camp des d�fenseurs de ce trait� de libre-�change, qu'il s'agisse de l'aile droite du Parti d�mocrate ou des r�publicains, on ne partage pas ce point de vue. Dans une r�cente �tude publi�e au printemps dernier, les experts du Peterson Institute for International Economics � Washington insistent sur les effets b�n�fiques que l'Alena a procur�s au Mexique, � commencer par l'alternance politique qui eut lieu en 2000, et l'explosion des exportations mexicaines � destination du march� �tasunien dont la meilleure illustration est, jugent-ils, le creusement r�gulier du d�ficit commercial bilat�ral entre les deux pays.
Toujours selon les experts du Peterson Institute for International Economics, l'Alena a am�lior� le potentiel de croissance du Mexique dont le principal probl�me serait la lenteur dans les r�formes structurelles. De fait, la croissance mexicaine n'a jamais pu revenir � son niveau d'avant la crise de la dette des ann�es 1980 (7 % en moyenne contre 3,5 % depuis la fin des ann�es 1990).
� Sans l'Alena, la situation �conomique et politique au Mexique serait intenable �, insiste pour sa part Michael Lind de l'America New Foundation. Pour ce politologue iconoclaste, ce pays pose d�sormais � un probl�me de s�curit� nationale strat�gique aux �tats-Unis �.
L'explosion de la narco-�conomie au sud du Rio Grande, l'instabilit� sociale et politique, le fl�au de la corruption inqui�teraient ainsi Washington bien plus que l'administration Bush ne veut le reconna�tre. D'o� sa volont� de renforcer l'Alena.
Akram Belka�d
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Treize ans apr�s sa cr�ation, le bilan de l'Alena (Nafta) reste mitig�
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