Th�mes principaux de l'ouvrage :
- Le pouvoir alg�rien :
C'est une " bo�te noire " dont la nature est � la fois mafieuse et manipulatrice. A cela s'ajoutent l'incomp�tence, l'ind�cision mais aussi le m�pris f�odal pour le peuple. Quant � l'opposition d�mocratique, elle ne s'est toujours pas �mancip�e de la tutelle, directe ou indirecte, du pouvoir .
- Le mal-�tre alg�rien :
Depuis l'ind�pendance, la soci�t� alg�rienne souffre de l'absence d'un projet capable d'effacer le pessimisme et la crainte de l'avenir dont elle est impr�gn�e. A cela s'est ajout�e, au fil de la d�gradation de la situation, une v�ritable mauvaise conscience qui s'illustre par la question implicite que se posent nombre d'Alg�riens : " sommes-nous dignes de cette ind�pendance arrach�e dans le sang et les larmes ? "
- Les occasions manqu�es :
La soci�t� alg�rienne s'est tr�s t�t r�sign�e � la mont�e en puissance de la " vague " islamiste. La r�pression des �meutes d'Octobre 1988, avec son lot de jeunes fauch�s par les balles ou tortur�s, a constitu� le point de non-retour sur le chemin de la guerre civile. A l'�poque, la soci�t� alg�rienne et les d�mocrates ont eu peur d'accompagner voire de prolonger la r�volte au grand b�n�fice du pouvoir et des islamistes.
- La " d�cennie noire " :
Pourquoi avoir peur des mots ? Ce fut une guerre civile qui a forg� un nouveau vocabulaire. La violence islamiste �volue d�sormais vers le banditisme. Les armes en circulation seront difficilement r�cup�rables car les Alg�riens n'ont plus aucune confiance en un pouvoir qui n'a pas su les prot�ger.
- Un pays morcel� :
La violence a modifi� le rapport des Alg�riens � leur espace, � leur sol. Il est temps de r�aliser le danger que court cette terre qui se fragmente et se morcelle alors que le retrait de l'Etat ne cesse de s'accentuer.
- Le r�gionalisme :
C'est le mal profond qui ne conna�t aucune barri�re politique. L'identit� des Alg�riens ? Elle est berb�ro-arabe et la seule distinction pertinente concerne la langue maternelle ( darja ou berb�re). Le mythe de la race pure (arabe ou berb�re) risque encore de conduire l'Alg�rie au chaos. Il serait temps aussi que disparaisse en France le clich� du " bon kabyle ", d�mocrate et la�c, contrairement � celui de " l'Arabe " voire de " l'Alg�rien " dont il ne faut rien attendre de bon.
- " Qui tue qui ? " :
Ainsi formul�e, cette question a servi le pouvoir. Elle a �lud� la seule qui aurait m�rit� d'�tre pos�e � l'�poque des grands massacres : " pourquoi n'a-t-on pas prot�g� tous les Alg�riens de la m�me mani�re ? "
- Le pardon, l'amnistie et les disparus :
Il ne faut pas pardonner aux responsables du drame alg�rien. Le pardon est pr�matur� et quant au silence qui entoure la question des disparus, il est scandaleux.
- La violence et l'Histoire :
La violence durant la guerre civile a raviv� les pol�miques sur la violence du FLN durant la guerre d'Alg�rie. L'auteur rel�ve qu'en France, tout Alg�rien qui souhaite s'exprimer sur la p�riode de d�colonisation est somm�, pour �tre bien vu, de condamner les pratiques du FLN de 1954 � 1962. Il rejette cette d�marche mais souhaite que les Alg�riens rompent avec " leur culture de glorification de la violence " et qu'ils se penchent sans tabou l'histoire de leur pays.
- L'�conomie et le bazar :
La lib�ralisation de l'�conomie alg�rienne est une supercherie faute notamment de volont� r�elle de r�former et de s'affranchir du diktat n�o-lib�ral des institutions financi�res internationales. Malgr� les milliards de dollars tir�s de la vente du p�trole, le pays r�gresse comme le montrent la multiplication des �meutes et le d�labrement du syst�me de sant�.
- Le scandale Khalifa :
Ni blanchiment ni success story : l'ascension de Khalifa n'a �t� qu'une gigantesque op�ration de cavalerie. Un scandale qui r�v�le les errements de la soci�t� alg�rienne et l'effondrement des valeurs tels que l'honn�tet�, le respect du travail,� Cette affaire permet aussi � l'auteur de rappeler qu'une v�ritable guerre est men�e contre le secteur public �conomique alg�rien depuis le milieu des ann�es 1990.
- Quitter l'Alg�rie :
C'est le r�ve des jeunes et des moins jeunes. Partir ailleurs, c'est, entre autre, vivre enfin sans piston ni sponsor.
- L'arm�e :
Dans les ann�es 1980, l'arm�e s'est embourgeois�e et a connu une vraie crise de vocation. Elle n'�tait pas pr�par�e � faire face � la violence. Le pouvoir a d�lib�r�ment cass� son potentiel scientifique.
. les services de s�curit� doivent se d�faire de la culture du rapt.
. Il n'y a pas de r�volution des �illets � attendre des jeunes officiers mais le pays b�n�ficiera de l'influence que pourront exercer sur ces derniers les centres de savoir occidentaux.
- Pour les femmes :
Le statut des femmes alg�riennes ne peut s'am�liorer qu'en tordant le coup � la d�mocratie � condition de respecter toutes les autres libert�s. Une dictature qui utilise l'�mancipation des femmes pour se forger une l�gitimit� internationale met en danger ces m�mes femmes.
- La Tunisie :
Le contentieux alg�ro-tunisien s'est aggrav� durant " la d�cennie noire ". Les Alg�riens ne prennent pas toujours la mesure de la rancune tunisienne � leur �gard. De leur c�t�, ils entendent faire payer � la Tunisie son opportunisme durant les ann�es 1990 qui a consist� � profiter du repoussoir alg�rien pour s'attirer les bonnes gr�ces de l'Occident.
- Le Maroc :
Alg�rie et Maroc n'ont aucun avenir s'ils ne s'unissent pas. Une v�ritable union, y compris politique. Ce n'est qu'ainsi que la r�gion aura un avenir et, qu'au passage, sera r�gl�e la question du Sahara.
- La France :
La France aiderait les Alg�riens en pr�sentant ses excuses pour la p�riode coloniale. Ces excuses sont aussi n�cessaires pour stopper le r�visionnisme actuel qui, en France, consiste � faire croire que le FLN, minoritaire, a impos� l'ind�pendance � une majorit� d'Alg�riens qui n'en voulaient pas.
- Les harkis :
La France qui les a abandonn� ou parqu�s sans droits, est la premi�re responsable de leur malheur. Mais il est temps aussi pour les Alg�riens de pardonner, et de reconna�tre que ceux qui ont �t� massacr�s durant le printemps et l'�t� 1962, ont subi une d�ni de justice qui a entach� leur R�volution.
- Face � l'islamisme :
. sans l'implication des intellectuels francophones dans la bataille de la modernisation de la pens�e musulmane, l'islamisme radical a de beaux jours devant lui.
. les dialoguistes alg�riens ont commis l'erreur d'�tre parfois trop conciliants avec les islamistes pour ne concentrer leurs critiques que sur le seul pouvoir .